Curieuse de la nature, des gens et de leurs relations avec l’environnement, Maryse Dardaillon s’intéresse plus particulièrement à l’exploitation des ressources des milieux naturels ou agricoles par l’homme (pêcheurs de la Baltique, charbonniers de Cuba, vendangeurs du Vaucluse).
​Son approche, d'abord documentaire, est également esthétique, une recherche artistique qui trouve à s’exprimer au travers du medium photographique.
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Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je vis actuellement dans le sud de la France, à la frontière entre l’Occitanie et la Provence, dans la ville où je suis née, Villeneuve-lès-Avignon.
Je voyage beaucoup, en France, en Pologne et dans d’autres pays européens. Je vais également fréquemment en Asie.
Je consacre beaucoup de mon temps à la photo. Prise de vue, développement et editing sont au centre de mes activités. En général, je travaille seule mais je partage quelquefois des projets avec des amis photographes ainsi qu’avec les membres du Collectif Soyons Flous dont je fais partie.
Peux-tu nous parler de ton parcours de photographe ?
Je me suis intéressée très tôt à la photographie, en regardant les images faites par mon père ou celles publiées dans des magazines. Puis j’ai commencé à prendre moi-même quelques photos avec un Instamatic offert par mon père pour mes 10 ans. 
Mon intérêt pour la photographie s’est accru lorsque je me suis orientée vers la photographie en noir et blanc, de la prise de vue au tirage sur papier. Produire ainsi des images me paraissait essentiel en photographie. C’est l'époque où le vieux Voigtländer 35mm de mon père puis un Nikon FE sont  entrés dans ma vie. Je photographiais alors la nature, l’architecture, la famille et les amis.
Puis mes activités professionnelles et familiales ont eu raison de mon temps, et je n’ai plus fait beaucoup d’images pendant de nombreuses années, sauf de façon sporadique lorsque je voyageais.  J’enregistrais principalement sur diapositives. Je filmais aussi en 8mm, réalisant de petits reportages tantôt sur des activités humaines, tantôt sur la vie des insectes ou des mammifères que j’étudiais en montagne.
En 2005, j’ai acquis un premier appareil photo numérique, un Nikon D70. Ma conversion au numérique a été une véritable renaissance. J’ai retrouvé le plaisir de développer mes photos. Peu à peu, les projets photographiques ont fourmillé dans ma tête, et je me suis donnée les moyens de les réaliser.
Autodidacte, j’ai beaucoup appris de mes lectures et expérimentations, mais aussi en discutant avec d’autres photographes, sur les réseaux sociaux ou en workshop, notamment auprès de Paulo Nozolino, Bertrand Meunier et Klavdij Sluban.
Que souhaites-tu exprimer au travers de ta photographie ?
Curieuse de la nature, des gens et des cultures du monde, j’explore la relation étroite entre les humains et leur environnement. Je m’intéresse plus particulièrement à l’exploitation des ressources des milieux naturels ou agricoles par l’homme (pêcheurs de la Baltique, charbonniers de Cuba, vendangeurs du Vaucluse). J’aborde aussi ce thème indirectement en explorant des paysages naturels ou urbains marqués – hier ou aujourd’hui – par la main de l’homme.
Comment choisis-tu tes projets ?
Mon envie de découvrir et de comprendre, sont à la base de ma démarche. Je trouve mon inspiration là où je suis, dans mon environnement proche ou en voyage. J’ai besoin d’explorer des endroits nouveaux pour stimuler ma créativité. C’est en général une rencontre qui va susciter un fort intérêt pour un sujet particulier. L’envie de faire des images émerge. Je photographie à l’instinct, sincère avec mes ressentis, mes émotions, à l’affût de scènes qui captivent mon attention par leur sens, leur lumière ou leur poésie. Je cherche à capturer et retranscrire en image l’énergie que je ressens.
Quels sont les photographes qui t’ont le plus influencée ?
Je pense à Michel Kenna, Paulo Nozolino, Bogdan Konopka, Pentti Sammallahti, Jane Evelyn Atwood, Sebastião Salgado, Sabine Weiss, Vivian Maier, Raymond Depardon, Josef Koudelka, Daido Moriyama, Louis Stettner et de nombreux autres.
Je suis avec grand intérêt les travaux des photographes de l’agence Magnum.
Et plus largement, je dois aussi citer tous les photographes de talent que je croise sur 500px, 1x ou Instagram.
Quel matériel utilises-tu et pourquoi ?
Le format 24x36, celui de mes débuts, garde ma préférence. Après 10 ans de prise de vue avec des boîtiers APS-C, en 2015, je suis revenue au plein format avec un Nikon D750. En 2019, j’ai complété cet équipement par un hybride, le Nikon Z7, pour bénéficier de quelques avantages, compacité, légèreté, déclenchement silencieux et stabilisation du boîtier.
Du côté des objectifs, j’utilise principalement du matériel Nikon. Des focales fixes, 28mm ou 50mm pour la photo de rue, 85mm pour les portraits, et des zooms, 24-70mm ou 24-120mm, pour leur polyvalence, notamment lorsque je voyage. En reportage, je prends également dans mon sac le 70-300mm ou le 70-200mm. Enfin, le 105mm a ma préférence en macro, parfois associé à des tubes-allonge Kenko.
Des filtres et divers trépieds plus ou moins lourds complètent cette panoplie.
As-tu des projets actuels et à venir ?
Les confinements successifs et l’insécurité sanitaire liée au SARS-CoV2 m’ont forcée à mettre entre parenthèses mon projet en cours avec les pêcheurs de la Baltique. Je reprendrai ce projet dès que possible. Mon envie est de partager quelques temps la vie de ces pêcheurs dans leur travail et leur vie familiale.
J’ai un projet qui va démarrer en mai au Portugal, également en relation avec les activités de pêche.
Par ailleurs, je travaille beaucoup à l’editing de nouvelles séries à partir de photos de mes archives, je puise notamment dans celles de Pologne, du Japon et de Cuba.
Quelles sont tes autres passions dans la vie ?
Je consacre pas mal de temps au monde informatique, essayant là encore de comprendre comment tout cela fonctionne.
Je voyage beaucoup, à la découverte des gens et des cultures. Cette passion s’accorde avec mon travail de photographe documentaire. J’aime explorer et questionner, mais aussi partager ce que j’ai découvert.
Mais ma première passion reste la nature dans ce qu’elle a d’infiniment petit et d’infiniment grand. J’aime être immergée en pleine nature, cela me ressource et me fait entrer dans un monde de rêverie et de poésie qui est nécessaire à mon équilibre.
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